Un petit mot d'histoire

L’ASBL Pierre d’Angle est née à l’initiative d’une poignée de citoyens concernés par le sort des personnes sans-abri en 1987. L’objectif était d’offrir un lit au chaud et en sécurité aux personnes en faisant la demande, sans discrimination.

Pour ce faire, différents lieux ont été investis. En septembre 1991, deux ministres du Collège Réuni, Ruffin Grijp et Georges Désir, demandent officiellement à Pierre d’Angle de mettre en place une structure définitive. En 1991 et 1992, Pierre d’Angle négocie en partenariat avec l’ASBL Renovassistance la mise à disposition d’un bâtiment appartenant à la Régie de l’Agglomération bruxelloise, pour la construction des locaux actuels rue Terre Neuve : un asile de nuit d’une capacité de 48 lits sur deux étages. Les 48 lits sont disponibles en 1991 pendant l’hiver, et 24 lits (soit les lits du rez-de-chaussée) le resteront au retour de la belle saison.

Ce qui auparavant étaient des logements pour familles d’ouvriers est ainsi devenu un asile de nuit offrant un hébergement d’urgence aux personnes sans-abri.

Une nouvelle ordonnance

Notre fonctionnement est basé sur l’ordonnance relative aux centres et services de l’aide aux personnes, adoptée le 7 novembre 2002 par la Commission communautaire commune de Bruxelles- Capitale (la COCOM). Dans ce texte l’ASBL Pierre d’Angle fait partie des « centres et services qui assurent la ou les missions suivantes : assurer un hébergement de nuit inconditionnel, gratuit et anonyme avec un accompagnement psychosocial de base à la demande des usagers » (Moniteur belge du 27/11/2002).  

Cependant le 14 juin 2018 une nouvelle ordonnance relative à l’aide d’urgence et à l’insertion des personnes sans-abri a été publiée au Moniteur. Celle-ci modifie profondément le secteur de l’aide aux personnes sans-abri en Région de Bruxelles-Capitale. Elle modifie et régule les portes d’entrée et de sortie aux associations en charge de ce public. A côté de cela, elle met en place des minima en termes d’accueil, d’organisation et de logistique qui vont bien au-delà de l’ordonnance de 2002, notamment : – l’obligation d’offrir un repas par jour, – de prévoir une salle de séjour – ainsi qu’une offre dans l’accompagnement psychosocial.

Notre agrément de juin 2007 à 2015 : l’agrément de Pierre d’Angle était, conformément aux décisions de politique générale en matière d’aide aux sans-abri, limité à un an. En 2016, nous avons obtenu un agrément pour 5 ans. Le financement : agrément et financement des frais de fonctionnement ne sont pas automatiquement liés. L’ASBL Pierre d’Angle n’est pas reprise dans les arrêtés du 28 novembre 2007 déterminant les frais de fonctionnement admissibles des « centres et services pour adultes en difficulté ».  Les dépenses admissibles sont strictement liées aux missions définies par l’agrément et aux modalités d’application qui en découlent. Le montant total de nos subsides est calculé en fonction de nos dépenses et de leur justification. Rappelons que l’association ne dispose d’aucune ressource propre et par définition ne demande aucun frais de participation aux personnes accueillies. Nous dépendons de la COCOM pour subvenir à notre fonctionnement, laquelle exerce un droit de regard sur toutes nos dépenses qui sont contrôlées chaque année. Le fonds Maribel pour des postes de travail et plusieurs donateurs complètent ce soutien principal.   

Notre philosophie de travail

En 30 ans l’ASBL Pierre d’Angle a bien changé. A l’époque, nous étions uniquement un asile de nuit. Aujourd’hui, nous proposons également des douches et des siestes en journée ainsi que des repas en soirée pour nos hébergés. De plus, nous avons engagé une assistante sociale, accueilli de nombreux bénévoles, élargi notre réseau, participé à plusieurs projets, … etc. 

Malgré tous ces bouleversements, notre philosophie de travail demeure la même qu’au tout début : il s’agit d’offrir un accueil inconditionnel, anonyme et gratuit aux personnes qui le demandent.  

L’inconditionnalité signifie qu’aucune condition n’est liée à l’accueil de la personne sans-abri au sein de la structure d’accueil. Les personnes ne doivent pas passer au préalable par le service social et on ne formulera aucune exigence quant à une éventuelle réintégration dans la société (comme par exemple le suivi d’un traitement en cas de dépendance, ou la recherche de logement etc.). Un accompagnement social ne se fera qu’à la demande et au rythme de la personne.  

L’anonymat est garanti. Les gens ne doivent pas présenter de document d’identité et on ne transmet pas leurs données personnelles à des tiers. Notre façon de travailler est non-intrusive. Si nous leur demandons leur nom (pour des raisons pratiques et organisationnelles), nous ne contrôlerons jamais leur identité. En soirée nous demandons également la nationalité et l’âge de ceux qui se présentent pour la première fois mais ceci sert uniquement aux statistiques établies par la Strada.